Assurance vie : les contrats des banques sont – encore – à la traîne
Certains réseaux bancaires ont relevé le taux de leurs fonds en euros. Insuffisant pour raccrocher avec le marché.

Une fois de plus, les rendements des fonds en euros des établissements bancaires sont en queue de peloton. Pour 2018, les taux nets affichés sur leurs contrats commercialisés au grand public tournent autour de 1,40 %, soit environ 40 centimes de moins que le marché dans son ensemble, selon les données dont nous disposons à l’heure actuelle. Bonne nouvelle toutefois, sur ce segment, la tendance est à la hausse, avec 10 à 20 centimes de plus octroyés par rapport à 2017 dans la plupart des banques.
Notons aussi que les contrats destinés à la clientèle patrimoniale, accessibles avec plusieurs dizaines de milliers d’euros, affichent des rendements supérieurs, autour de 1,80 %, mais sans éclat. Pour rappel, les banques détiennent les deux tiers du marché de l’assurance vie.
Comme chaque année, nombre de mutuelles d’assurances se placent aux premiers rangs malgré des légères baisses, comme la MIF, Le Conservateur ou la MACSF. Une nouvelle venue, la mutuelle Garance, fait des étincelles avec son contrat Garance Epargne, lancé en 2017, et dont le fonds en euros, sur lequel l’investissement est sans conditions, affiche 3,10 % net pour 2018. Les associations d’épargnants (Afer, Agipi, Asac-Fapès, Gaipare) restent bien positionnées malgré une petite décrue des taux servis.
Un marché très fragmenté quant aux taux distribués
Et certains distributeurs atypiques, comme Carrefour Banque (2,44 %) ou Oney (2 ou 2,80 %), filiale d’Auchan, confirment la qualité de leurs produits. L’écart se creuse avec les compagnies traditionnelles. Si Axa affiche des rendements stables par rapport à 2017, Allianz, Generali et Swiss Life sont, eux, en léger recul. Surtout, ces assureurs multiplient les échelles de taux, ces derniers variant selon l’encours des contrats et la part de fonds risqués détenue par l’assuré, ce qui brouille l’analyse.
La stabilité est aussi de rigueur sur Internet. Ainsi, les contrats assurés par Suravenir affichent, comme en 2017, 2 et 2,80 % pour leurs deux fonds en euros (respectivement Suravenir Rendement et Suravenir Opportunités), le deuxième imposant d’investir sur des fonds risqués. Dans les enveloppes gérées par Generali, c’est contrasté avec une baisse du fonds en euros général, alors que celui soumis à condition est à la hausse. Seul Boursorama Banque propose encore deux fonds en euros totalement accessibles, dont un brillant 2,31 % pour Euro Exclusif.
Au bout du compte, le rendement moyen servi sur le marché devrait flirter avec les 1,80 % net (hors prélèvements sociaux), contre 1,83 % en 2017. Une quasi-stabilité.