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Votre assurance-vie en euros vous a-t-elle coûté de l’argent en 2019 ?

La question du rendement réel, c’est-à-dire net d’inflation et de prélèvements, est essentielle pour déterminer si le capital a conservé son pouvoir d’achat.

A l’heure actuelle, les Français n’en sont plus vraiment à savoir combien leur rapporte leur épargne. Beaucoup d’entre eux peuvent déjà s’estimer heureux lorsque leurs placements ne leur font pas perdre de l’argent.

De fait, il ne suffit pas qu’un rendement soit positif pour que l’épargnant soit gagnant. Si l’on considère que le capital vaut avant tout pour le pouvoir d’achat qu’il représente, l’objectif doit être de préserver ce pouvoir d’achat dans la durée. C’est ici qu’intervient la notion de taux réel, c’est-à-dire le taux déduction faite de l’inflation. Un critère essentiel en matière d’épargne.

S’il y a bien longtemps que le Livret A ne protège plus le capital de l’inflation (depuis 2017 exactement), qu’en est-il de l’assurance-vie en euros ? La question est tout à fait légitime au vu de la baisse continue des rendements servis.

Quelle inflation retenir ?

Avant de procéder aux calculs, il est important de savoir avec quelle inflation les effectuer. De fait, il existe une multitude d’inflations. Souvent, l’épargne est comparée à l’inflation moyenne de l’année, c’est-à-dire la moyenne des inflations constatées chaque mois de l’année (par rapport au même mois de l’année précédente). Pour 2019, cela donnerait une base de comparaison de 1%.

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Ceci étant, cette référence n’est certainement pas la plus judicieuse. Pour évaluer le gain ou la perte de pouvoir d’achat d’un capital sur l’année, il apparaît plus logique de regarder l’évolution des prix entre le début et la fin de l’année, bref l’inflation sur 12 mois à fin décembre.

Enfin, il ne faut pas oublier que plusieurs indicateurs sont disponibles : inflation d’ensemble, inflation hors tabac, inflation subie par les 20% de foyers les plus pauvres… Chacun peut évidemment retenir l’indicateur qui lui convient le mieux. En tout cas d’après l’Insee, ces indicateurs généraux sont ressortis entre 1,2% (hors tabac) et 1,5% (inflation globale) entre décembre 2018 et décembre 2019.

Ne pas oublier les prélèvements sociaux

On pourrait donc être tentés de dire que les contrats ayant servi plus de 1,2% ou de 1,5% (selon le critère retenu) ont protégé le capital de l’inflation en 2019.

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Un autre calcul est toutefois à faire avant d’arriver à une conclusion. Sur les fonds en euros, les prélèvements sociaux (17,2%) sont prélevés à la source. Le gain réellement perçu par l’épargnant n’est donc pas le taux brut annoncé par l’assureur mais le taux brut déduction faite de ces prélèvements. Un taux brut de 1% aboutit par exemple à un taux net de 0,828%. L’impôt peut quant à lui être négligé, les épargnants pouvant dans certains cas en être exonérés à la sortie.

1,45%, voire 1,82%, au minimum

Si l’on retient une inflation de 1,2%, on peut donc dire que seuls les contrats ayant servi au moins 1,45% brut n’ont pas fait perdre d’argent à leurs détenteurs en 2019. Avec une inflation de 1,5%, le rendement requis passe à 1,82%. Au vu des rendements déjà annoncés, peu de fonds en euros ont égalé l’inflation l’an passé. Et dans l’ensemble, avec une prévision moyenne de rendement de 1,4%, on peut dire que le marché a terminé 2019 dans le rouge.

Rappelons toutefois que cela ne constitue pas une première. En 2018 déjà, le rendement moyen du marché (1,67% brut, soit 1,38% net) n’avait pas égalé l’inflation (1,6%).