Se connecter S’abonner

Assurance-vie : un début d’année très timide en termes de collecte

Les Français n’ont placé que 500 millions d’euros sur leurs contrat le mois dernier, quatre fois moins que la collecte moyenne constatée ces dernières années

tirelire argent livret
Crédit: iStock.

L’assurance-vie commence 2020 sur la pointe des pieds. Après une année 2019 spectaculaire (bouclée avec 26 milliards d’euros de collecte), janvier a en effet été nettement en retrait. Les versements nets n’ont atteint que 500 millions d’euros, traduisant une chute de 77% par rapport à janvier 2019.

Dans le détail, cette collecte est la résultante de versements bruts en recul (de 12,7 à 11,8 milliards d’euros) et de rachats en hausse (de 10,6 à 11,3 milliards d’euros).

A LIRE >>> Epargne : comment les ménages français placent-ils leur argent?

Ce creux de janvier constitue plutôt une surprise dans la mesure où le premier mois de l’année est traditionnellement favorable à l’épargne. D’après nos calculs, il a en moyenne apporté à l’assurance-vie 14% de sa collecte annuelle au cours de la décennie 2010. Certes, il y a déjà eu des baisses de régime (500 millions d’euros également en janvier 2017). Cependant, les scores sont généralement bien meilleurs en janvier avec par exemple 3,1 milliards d’euros en 2016 ou 2,4 milliards d’euros en 2018. Ainsi, en moyenne, de 2011 à 2019, le mois de janvier s’est soldé par une collecte nette de 2,1 milliards d’euros.

Trou d’air ou tendance de fond ?

Toute la question est désormais de savoir s’il s’agit d’un accident de parcours ou si ce mois de janvier est annonciateur d’une changement de tendance. La baisse de rendement des fonds en euros a-t-elle atteint un point critique avec pour conséquence de détourner les épargnants de leurs contrats ? L’écart avec les Livrets A est-il désormais jugé trop faible au regard des contraintes propres à l’assurance-vie ?

Même si le poids actuel des dépôts bancaires (rémunérés ou non) dans l’épargne des Français peut apparaître élevé (30,5% selon la Banque de France), force est de constater qu’il n’est pas plus significatif qu’il y a quelques années. Il est donc trop tôt pour tirer de vrais enseignements de ces données de janvier.

Seule certitude à l’heure actuelle, les Français tendent à alléger le poids de leurs dépôts rémunérés (Livrets notamment) au profit de dépôts à vue (non rémunérés).