L’assurance vie, un placement incontournable en période de crise ?
La pandémie liée au covid 19 a conduit les épargnants à confiner leur argent. Les livrets d’épargne disponibles ont vu leur niveau de collecte enregistrer des records en mars, puis en avril dernier. Qu’en est-il de l’assurance vie ? Reste-t-elle un placement incontournable ? Eléments de réponses.

Qui dit période exceptionnelle, dit épargne exceptionnelle. Les Français ont certes majoritairement épargné mais principalement sur des livrets de précaution, types livret A et LDDS, qui ont battu des records. L’assurance vie, placement plébiscité, a su résister si l’on regarde les derniers chiffres publiés par la Fédération française des assureurs. « Aucun mouvement significatif de rachat des contrats d’assurance vie n’est constaté, signe de la confiance des épargnants envers la solidité du secteur de l’assurance et des produits d’assurance vie », a déclaré la FFA.
Faut-il pour autant penser que les épargnants pourraient délaisser ce placement face à la crise qui s’annonce ? Pas vraiment, selon Stellane Cohen, directrice de la société d’épargne en ligne, Altaprofits. « Les économies des pays ont été mises à l’arrêt pendant le confinement. En France, la consommation a baissé de 35%, et l’épargne a progressé de 40% en avril. Les Français ont laissé leur argent sur leurs comptes bancaires disponibles, un réflexe de précaution en pleine crise sanitaire dont on ne connaissait pas l’issue », détaille-t-elle.
Un effet confinement sur la collecte de l’assurance vie
Les derniers chiffres pour l’assurance vie, publiés fin mai par la Fédération française de l’assurance (FFA), ont mis en évidence une collecte nette négative pour le mois d’avril 2020, à -2,1 milliards d’euros, en raison notamment de la faiblesse des versements effectués. La FFA invoque « le confinement qui a restreint l’activité commerciale et le nombre d’opérations ». Dans le détail, depuis le début de l’année, le montant des cotisations collectées par les sociétés d’assurance est de 38,7 milliards d’euros, contre 50,3 milliards d’euros sur la même période en 2019.
Des épargnants prudents
Les remboursements effectués par les sociétés d’assurance s’élèvent, sur quatre mois, à 40,6 milliards d’euros, soit un niveau comparable à celui observé il y a un an (39,4 milliards d’euros sur la même période en 2019).
Les versements sur les supports unités de compte ont, quant à eux, représenté 13,7 milliards d’euros, soit 35 % des cotisations. « C’est vrai qu’il y a eu des sorties de l’assurance vie en rachat partiel et des arbitrages vers le fonds euros comme à chaque crise. En toute état de cause, plus les marchés ont baissé, plus les épargnants ont eu besoin d’être accompagnés. Nous conseillons la prudence à nos clients et de ne pas prendre des décisions sur le coup de l’émotion. Un investissement sur l’assurance vie s’inscrit sur du long terme », ajoute Stellane Cohen.
Une reprise des versements post-confinement
Quel est l’effet du déconfinement ? Un peu tôt pour le savoir, les chiffres de la collecte de mai seront connus fin juin. En attendant, chez Altaprofits, la reprise des versements est bien là. « Depuis fin avril, nous observons un retour à la collecte à un rythme qui s’accélère de semaine en semaine. Les marchés financiers vont mieux également. Les épargnants savent que les marchés anticipent une reprise de la croissance économique, donc ils réinvestissent sur leurs contrats d’assurance vie ».
Autre point d’accroche important selon l’experte, la diversification entre des fonds euros et des supports immobiliers (SCPI) diversifiés entre les secteurs et la géolocalisation. « Certains secteurs vont mettre plus de temps à repartir comme par exemple l’hôtellerie et le tourisme. D’autres secteurs sont restés résilients, comme le digital et la tech » détaille Stellane Cohen.
Une demande en hausse pour les unités de compte
Autre enseignement post-confinement, les épargnants demandent à nouveau des unités de compte. « C’est vrai que les marchés sont bas. Ils présentent aujourd’hui des opportunités que les épargnants souhaitent saisir en sélectionnant des unités de compte » confirme Stellane Cohen. C’est également ce que dévoilent les résultats d’une étude sur l’épargne des Français, de Fidelity International « Les épargnants sont prêts à renforcer leur part d’UC (48%), préférant les actifs risqués ». Des épargnants « avertis » qui plébisciteraient les UC comme « solution alternative à la baisse des rendements du fonds euro ». Des résultats qui viennent bousculer l’idée reçue sur « l’aversion pour le risque de l’épargnant français ».
En effet, même si les UC sont une alternative au fonds euro, leur valeur n’est pas garantie, l’intérêt pour l’épargnant est que les éventuels gains seront supérieur au rendement moyen du fonds euros, qui baisse chaque année. Aujourd’hui, bon nombre d’assureurs proposent de plus en plus de contrat multisupport, sachez que vous pouvez choisir la répartition de votre capital en fonction de vos objectifs (la sécurité ou la rentabilité), de votre profil de risque (prudent ou dynamique), et de votre horizon de placement…