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Economie: la Banque de France table sur un recul de 15% du PIB au deuxième trimestre

Malgré une reprise progressive, la Banque de France prévoit un plongeon de 10% de l'économie en 2020.

Banque de France crise Villeroy de Galhau
Crédit: iStock.

Selon une projection publiée mardi 9 juin par la Banque de France, l’économie française devrait plonger d’environ 10% cette année en raison de la crise du coronavirus. Une prévision proche de celle du gouvernement qui anticipe une récession de 11% pour 2020.

Après le « choc très fort » causé par le confinement, et une chute du produit intérieur brut (PIB) estimée à 15% au deuxième trimestre, l’économie devrait rebondir de 7% en 2021, puis augmenter encore de 4% en 2022, selon les prévisions de la banque centrale française. « Ce fort rebond apparent ne permettrait pas de retrouver le niveau d’activité de fin 2019 avant mi-2022 », précise-t-elle. 

Cette dernière tient compte dans la réalisation de son scénario d’une circulation persistante, mais contrôlée, du coronavirus et d’une économie qui s’adapte aux contraintes sanitaires.

Des incertitudes

Il n’en reste pas moins que ces prévisions sont soumises à des incertitudes. La Banque de France explique ainsi que l’arbitrage entre épargne et consommation sera « essentiel pour le rythme de la reprise ». Il est « probable que la montée attendue du chômage et le contexte global de forte incertitude continuent de peser sur les comportements d’achat », juge-t-elle. Elle prévoit ainsi que le taux d’épargne des ménages dépasse les 22% cette année et que la consommation recule de 9,3%.

Quant aux entreprises, avec des marges affaiblies et une activité tournant au ralenti, elles réduiraient de 23,3% leurs investissements. Ces difficultés vont «provoquer une réduction importante de l’emploi», mais de manière un peu décalée dans le temps à mesure que le gouvernement réduit le dispositif massif de chômage partiel mis en place dès le mois de mars. 

Une inflation négative

Du côté de l’emploi, les projections ne sont donc pas bonnes. Ainsi, le taux de chômage s’élèverait à plus de 10% fin 2020, et atteindrait un pic supérieur à 11,5% à la mi-2021, un niveau « au-dessus des précédents historiques », projette la Banque de France. Et il faudrait attendre 2022 pour le voir redescendre à 9,7%.

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Quid des prix? L’institution anticipe une pression à la baisse, avec une inflation qui pourrait même devenir négative à la fin de l’année 2020, essentiellement à cause des prix de l’énergie, puis rester sous les 1% jusqu’à fin 2022.