Encadrement des loyers : quels prix seront arrêtés à Paris ?
L’observatoire des loyers de l’agglomération parisienne vient de publier les prix médians des loyers à Paris en 2018. Un document qui pourra inspirer le Préfet pour déterminer les loyers.

D’ici l’été, il devrait faire son grand retour à Paris : l’encadrement des loyers. Le décret d’application de la loi Elan (évolution du logement, de l’aménagement et du numérique) qui permet la réinstauration de ce dispositif a été publié au Journal officiel le 13 avril dernier. Mais pour l’entrée en vigueur de ce texte, il faut désormais l’arrêté préfectoral qui fixera les valeurs de référence, à partir des loyers médians observés sur le marché.
Des données de base
Le Préfet de la région Ile-de-France va s’appuyer sur les données de l’Olap, l’Observatoire des loyers de l’agglomération parisienne. Ce dernier vient de publier les prix médians constatés début 2018 sur Paris, ont relevé Les Echos, ce qui permet, quartier par quartier d’avoir une première photographie de l’état du marché. « Ces données servent de base, mais il ne faut pas les confondre avec les loyers de référence déterminés par arrêté », tient à mettre en garde Geneviève Prandi, la directrice de l’Olap. Les loyers de référence peuvent être calculés en prenant en compte plusieurs années de données. En outre, l’année de construction du logement ainsi que le fait qu’il soit meublé ou non sont pris en compte pour les références.
Sans surprise, selon les chiffres de l’Olap, les arrondissements centraux (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7 et 8e arrondissements) sont les plus chers où pour un deux pièces, les prix sont compris entre 30 et 35,5 euros du mètre carré. Dans certains quartiers, le loyer médian pour un 50 mètres carrés se situe entre 1 500 et 1 775 euros par mois. Les loyers sont plus abordables dans les quartiers des 19e et 20e arrondissements, où les loyers pour un deux pièces se situent entre 19 et 22 euros du mètre carré (soit entre 950 et 1 100 euros pour un 50 mètres carrés). Les chiffres de l’Olap permettent d’avoir des fourchettes, hautes et basses, où se situent 75% des loyers relevés dans le quartier sélectionné.
A LIRE >>> Retour de l’encadrement des loyers: les villes pourront candidater pour sa mise en place
L’érosion du parc locatif
D’après un rapport de l’Olap, cité par Le Monde, concernant la précédente expérience d’encadrement qui s’est terminée en 2017, le dispositif a permis de faire baisser la part des baux conclus au-dessus des plafonds et de réduire les dépassements des plafonds. Cependant, le corolaire, c’est l’érosion du parc locatif : « les bailleurs impactés par l’encadrement ont eu tendance à vendre ou à convertir leur logement en location saisonnière, de plus en plus en vogue avec Airbnb, et les bailleurs entreprennent moins de travaux entre deux locataires », notait Geneviève Prandi.