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Fuites, fissures: dans les logements neufs, les malfaçons prospèrent

Le nombre de malfaçons dans les logements neufs augmente d’année en année. Les plus courantes concernent les revêtements de sol.

Illustration de la construction de l’immeuble Belaroia qui comptera des logements neufs des bureaux et des hotels. Situe dans le quartier de la gare Saint Roch.//LODIMAGES_1605006/Credit:LODI Franck/SIPA/1810271608

Un logement neuf ne signifie pas un logement sans problèmes, au contraire. L’observatoire de l’Agence qualité construction (AQC), cité par Les Echos, révèle que le nombre de malfaçons dans les logements neufs est en constante augmentation ces dernières années. Ainsi, en 2017, les assureurs ont versé 754 millions d’euros en assurance dommages. En 2008, ce montant s’élevait à 430 millions d’euros, soit une hausse annuelle de +6,8% en dix ans. Et l’augmentation devrait se poursuivre.

Les poteaux et les poutres

Dans le rapport de l’AQC, parmi les malfaçons les plus courantes dans les immeubles comme les maisons individuelles, on retrouve les poteaux et les poutres, généralement en béton armé. La fissuration anormale de ces éléments a représenté 8% des malfaçons dans les appartements, entre 2016 et 2018. Entre 2008 et 2018, ces fissures ne représentaient que 4% des malfaçons et 1% entre 1995 et 2007.

« Dès lors qu’une fissure est évolutive, il y a lieu de déclarer un sinistre mais cela ne signifie pas risque d’effondrement nécessitant étaiement, on n’en est pas là ! Il ne faut pas faire d’alarmisme mais cette évolution est inquiétante et il faut comprendre pourquoi », explique Catherine Labat, présidente de la compagnie française des experts-construction (CFEC) et coauteur du rapport de l’AQC.

Les autres malfaçons régulières concernent les réseaux d’eau intérieurs dans les immeubles collectifs et les toitures en tuiles dans les maisons. Le problème le plus courant touche aux revêtements de sol, comme un carrelage mal posé ou qui se fissure. Cela représente 13,5% des malfaçons en maison et 10% en appartement entre 2016 et 2018.

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Plusieurs garanties protègent le logement neuf

Des garanties vous préservent de ces malfaçons, explique Seloger.com. Tout d’abord, il y a la garantie de parfait achèvement, qui couvre les défauts et les dysfonctionnements notés sur le procès-verbal de réception des travaux ou qui sont apparus un an après l’établissement de ce procès-verbal de livraison.

Ensuite il y a une garantie biennale, qui couvre tous les éléments démontables du logement comme la chaudière, l’interphone, les volets. Le constructeur devra remplacer tous les équipements qui ont montré une défaillance dans les deux ans après la livraison du logement.

Enfin il y a la garantie décennale. Elle concerne les défauts non visibles du gros œuvre, ceux qui rendent le logement impropre et qui menacent sa solidité. Cette garantie décennale s’applique donc pendant dix ans à compter de la livraison et s’appuie sur l’assurance dommages-ouvrage, souscrite un an après la livraison.