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Coronavirus : 3.000 agences immobilières pourraient disparaître selon la Fnaim

Le principal syndicat des professionnels de l’immobilier la Fnaim tire la sonnette d’alarme. Si le gouvernement ne revient pas sur le report des délais de signature prévu dans une ordonnance du 25 mars, de nombreuses agences vont rencontrer des difficultés financières.

A l’échelle nationale, les prix des appartements et des maisons dans l’ancien ont respectivement progressé de 4,4 % et 3,4 % sur un an. ©iStockPhoto

La Fnaim, le principal syndicat des professionnels de l’immobilier, est inquiète, et le fait savoir. L’arrêt du marché immobilier pourrait engendrer de nombreuses faillites, selon son Président, Jean-Marc Torrollion.

Les agences ne disposeraient pas selon lui d’assez de trésorerie pour tenir plusieurs mois sans activité et sans rentrée d’argent. Selon une enquête réalisée auprès des adhérents de la Fnaim, la trésorerie n’excèderait pas 30 jours pour 38% des agences, et serait comprise entre 30 et 60 jours pour 36% d’entre elles.

En d’autres termes, les trois quarts des agences immobilières devraient rencontrer d’ici à la fin du mois de mai des difficultés financières.

Les ventes enregistrées par les agences, fermées depuis la mi-mars, aux mois de janvier et février n’ont pas encore pu donner lieu au versement de commissions en raison de la chaîne de finalisation des transactions. Et le confinement a accentué le phénomène : depuis sa mise en place, près de 90% des actes planifiés ont été reportés. Du coup, pas de nouveaux revenus depuis trois semaines.

Et cette situation s’aggrave avec le report des délais de signature autorisé par une ordonnance du 25 mars, qui prévoit la suspension des délais inhérents à l’immobilier jusqu’à la fin de l’état d’urgence sanitaire, date à laquelle s’ajoute un mois supplémentaire. Sont concernés notamment le délai de rétractation de l’acheteur, le droit de préemption des communes, etc.

Une mesure que la Fnaim ne peut pas accepter. « Il faut, au contraire, réduire les délais de purge des différents recours susceptibles de bloquer une transaction. Sinon, un stock d’actes représentant 400 millions d’euros de chiffre d’affaires ne pourra pas être signé avant le 25 août. Et je ne parle ici que de nos adhérents FNAIM, 50% des professionnels » indique ainsi Jean-Marc Torrollion.

20.000 emplois menacés

L’enjeu est de taille. Si les transactions ne redémarrent pas, 3.000 agences pourraient fermer leurs portes selon la Fnaim et 20.000 emplois seraient menacés.

Les choses s’améliorent néanmoins. Dans le viseur, les notaires se sont dits favorables « à la comparution à distance ». Mais dans les faits, les études sont peu équipées en équipements numériques. Les services de publicité foncière ont aussi été autorisés à rouvrir par Bercy depuis le 1er avril.

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Au-delà de ces aspects techniques, l’autre grande incertitude pour les agences tient au comportement des ménages une fois le confinement levé.

Certes, tous les professionnels s’accordent pour estimer que les fondamentaux du marché immobilier sont sains, mais les gens mettront du temps avant de reprendre une vie normale. L’exemple de la Chine aujourd’hui le prouve. Leur priorité ira dans un premier temps à la recherche de loisirs et d’un lieu de vacances.

Ceux qui avaient un projet immobilier ont de fortes chances de le reporter au mois de septembre.