Frais de courtage en Bourse : Saxo Banque amorce une guerre des prix

Forex, CFD, futures, options… C’est presque du passé pour Saxo Banque. Le courtier en ligne a choisi voilà quelques mois d’élargir son offre de produits avec « un recentrage sur les activités de courtage en actions », indique Marie-Capucine Lemétais, responsable marketing Europe de l’Ouest chez Saxo Banque. Après la mise en place d’un compte-titre, puis d’un PEA lancé à l’automne dernier, Saxo Banque s’attaque à présent au nerf de la guerre : les prix. « La tarification était jusqu’à présent relativement complexe, relève la responsable chez le courtier en ligne. Là, le système est simple : le tarif est unique pour tous les ordres et tous les montants ».
Une tarification lisible
Pour les actions françaises, un ordre en Bourse sera facturé 0,085 % du montant de l’opération. Pour les actions européennes, la facture sera de 0,10 % toujours du montant total de l’opération. Une seule exception à cette règle : les Etats-Unis, où les ordres seront facturés 1 centime d’euro par action achetée ou vendue. Cela tient à un système différent à celui des Bourses européennes.
Chez les concurrents…
A présent, il reste à attendre la réaction de la concurrence. A commencer par Bourse Direct, qui proposait la tarification la plus agressive avec actuellement une facture de 0,99 euro pour un ordre inférieur à 500 euros, de 1,90 euro pour un ordre entre 500 et 1 000 euros, de 2,90 euros entre 1 000 et 2 000 euros, de 3,80 euros entre 2 000 et 4 400 euros et de 0,09 % au-delà de 4 400 euros pour Euronext. Pour les places européennes, la facture s’élève à 0,15% du montant de l’opération avec un minimum de 15 ou 18 euros selon la place. Pour les Etats-Unis comptez 8,50 euros jusqu’à 10 000 euros et 0,09 % au-delà.
L’autre concurrent très actif, Binck.fr, propose de son côté 2,50 euros pour un ordre inférieur à 1 000 euros, 5 euros entre 1 000 et 5 000 euros, 7,50 euros entre 5 000 et 7 500 euros, 10 euros entre 7 500 et 10 000 euros et 0,10 % au-delà de 10 000 euros. Si vous passez plus de 30 ordres par mois, l’ordre est facturé 9 euros et 0,09 % au-delà de 10 000 euros.
Et si on regarde du côté de Boursorama Banque, l’ordre inférieur à 500 euros est facturé à partir de 1,90 euro, 0,60 % au-delà pour un particulier qui découvre la Bourse. Pour un hyperactif, il faut débourser 9,90 euros jusqu’à 10 000 euros et 0,12 % au-delà.
Quant à Fortuneo, les ordres inférieurs à 10 000 euros sont facturés 20 euros à partir du troisième, les deux premiers étant offerts. Ceux supérieurs à 10 000 euros sont commissionnés à 0,20 %. Pour les traders actifs, il faut débourser 9,50 euros jusqu’à 10 000 euros et 0,12 % au-delà.
L’évolution tarifaire de Saxo Banque avait été précédée en septembre 2016 par la mise en place d’un prix d’appel : 0,90 centime d’euro pour tous les ordres de moins de 500 euros, « pour être plus compétitif par rapport à la concurrence », rappelle Marie-Capucine Lemétais. Ce prix d’appel ne suffisait pas, il fallait aller plus loin. » Saxo Banque n’a pas changer de cible : les investisseurs particuliers actifs. Pour autant, ses ambitions sont claires : « devenir leader sur le marché des actions en France », indiquent ses dirigeants.
‘Une priorité nationale »
Et la période leur est apparue opportune pour donner un grand coup de pied dans les modalités tarifaires des ordres en Bourse et relancer la guerre des prix. « Dans le contexte politique français actuel, où l’investissement dans les entreprises redevient une priorité nationale, le lancement de cette tarification inédite arrive à point nommé », martèle Thomas Jégu, président de Saxo Banque.
Il est que – jusqu’ici – les marchés actions sont bien orientés depuis de nombreux mois. Du coup, les passages d’ordre, mécaniquement, connaissent un pic de vitalité : + 20 % sur un an, selon le courtier en ligne. Ensuite, la mise en place d’une « Flat tax » (gains taxés à 30 %, prélèvements sociaux inclus) redonne de l’attrait à l’investissement en actions.
Enfin, au niveau des acteurs, les leaders ont radicalement changé de stratégie. Boursorama et Fortuneo qui ont marqué l’essor du courtage en ligne ont délaissé ce segment pour s’orienter vers des services bancaires et une clientèle plus large. Il n’en fallait pas plus pour qu’à la première embellie durable des acteurs spécialisés en profitent pour attirer ces clients investisseurs noyés dans la masse. Car en plus d’une tarification agressive, ils peuvent disposer d’outils d’aide à la décision mais aussi d’apprentissage pour améliorer leurs décisions d’investissement. A suivre…