Bourse: résultats au beau fixe pour LVMH

Première capitalisation boursière française, LVMH boucle un semestre nettement supérieur aux attentes. Les performances de l’ensemble de ses divisions et zones géographiques font bondir de 41% son bénéfice net, qui atteint 3 milliards d’euros. « Les excellents résultats du premier semestre témoignent de la forte désirabilité de nos marques et l’efficacité de notre stratégie », s’est félicité mardi le PDG, Bernard Arnault, cité dans le communiqué.
« La performance est d’autant plus remarquable que l’environnement monétaire est défavorable », a-t-il souligné. Insistant également sur le fait que « malgré une demande mondiale dynamique, les incertitudes monétaires et géopolitiques demeurent. Dans ce contexte, nous demeurons vigilants sur la seconde partie de l’année ».
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Au cours du deuxième trimestre, le géant mondial du luxe et ses 70 marques – dont Louis Vuitton, Christian Dior, Fendi, Hennessy ou Dom Pérignon – voit ses ventes s’établir à 10,9 milliards d’euros, soit une progression de 11% en données publiées comme en données organiques.
La division mode et maroquinerie reste le moteur de LVMH
Pour l’ensemble du semestre, le chiffre d’affaires de LVMH s’établit à 21,8 milliards d’euros. Son bénéfice net atteint les 3 milliards d’euros, bondissant de 41% sur un an – alors que les consensus compilés par les agences Factset et Bloomberg tablaient sur 2,6 milliards.
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De son côté, le bénéfice opérationnel courant s’établit à 4,6 milliards, en hausse de 28%, la marge opérationnelle ressortant à 21,4%. La Mode et Maroquinerie, division-phare du groupe, a engrangé à elle seule 4,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires au cours du deuxième trimestre.
Pour son mastodonte Louis Vuitton, dont il ne détaille pas les performances financières, LVMH fait état d’une « croissance remarquable. Cette dernière est portée par le juste équilibre entre tradition et modernité ». La marque affiche « une rentabilité qui se maintient à un niveau exceptionnel ». Deuxième activité du groupe, la Distribution sélective (Sephora, DFS) totalise 3,2 milliards d’euros, soit une progression de 9% en organique sur un an. Les ventes des Parfums et Cosmétiques augmentent pour leur part de 14%.
Les Vins et Spiritueux affichent 1,07 milliard d’euros de chiffre d’affaires (+3%), « en dépit des contraintes d’approvisionnement », a précisé LVMH.
Ainsi, concernant le champagne, les zones Europe et Japon progressent « tandis que les Etats-Unis sont en recul en raison d’un décalage dans les expéditions ». Pour le cognac Hennessy, « il continue d’enregistrer une belle progression sur le marché américain dans un contexte d’approvisionnement tendu », détaille le communiqué.
Dans sa division Montres et Joaillerie, dont le chiffre d’affaires progresse de 12%, le joaillier Bulgari réalise « un excellent semestre et continue de gagner des parts de marché », notamment sur les marchés chinois et américains.
L’Asie concentre plus d’un tiers des ventes
Toutes les régions enregistrent des progressions de leurs ventes: Etats-Unis (+11%), Japon (+16%), Asie hors Japon (+15%) et Europe (+4%). Mais c’est la zone Asie hors Japon, qui compte près de 1.200 magasins de marques appartenant à LVMH, qui continue de concentrer la plus forte proportion des ventes, soit 31%.
Le directeur financier, Jean-Jacques Guiony, a précisé lors d’une conférence téléphonique que le groupe avait baissé de 4% ses prix en Chine – comme plusieurs de ses concurrents tel Hermès. Ceci à la suite d’une baisse des droits de douane décidée par le gouvernement
LVMH ne donne pas de perspectives chiffrées pour son exercice en cours, mais il indique qu’il « poursuivra ses gains de parts de marché grâce aux nombreux lancements de produits prévus d’ici la fin de l’année, à son expansion géographique dans les marchés porteurs, et à sa rigueur de gestion ».
En 2017, le géant du luxe avait connu une année record, avec des ventes dépassant les 42 milliards d’euros et un bénéfice net atteignant 5,1 milliards d’euros. En mai dernier, LVMH avait détrôné le pétrolier Total en devenant la première capitalisation boursière de la place de Paris, où il pèse actuellement plus de 151 milliards d’euros.