Le bout du tunnel en vue pour Carrefour ?

Carrefour commence à voir les effets de son plan de transformation lancé fin janvier, surtout en France où l’alimentaire progresse grâce au bio notamment, même si des effets de changes ont pénalisé ses ventes au troisième trimestre. Le chiffre d’affaires du groupe de distribution français a enregistré une baisse de 2,8% à 21,087 milliards d’euros, plombé par la dépréciation du réal brésilien et du peso argentin.
Mais à changes constants, les ventes progressent de 2,7%, précise Carrefour dans un communiqué, et notamment de 2,1% en France et de 11,7% en Amérique latine. « C’est pour nous un trimestre de grande satisfaction », a affirmé lors d’une conférence téléphonique le directeur financier du groupe Matthieu Malige, en précisant que dans l’alimentaire en France, Carrefour avait réalisé sa « meilleure croissance trimestrielle depuis début 2015 », notamment dans les hypermarchés.
Le plan de transformation Carrefour 2022 « avance à vive allure » et continue à se déployer dans tous les pays où le distributeur est implanté, a-t-il ajouté.Ce troisième trimestre est notamment caractérisé par « une plus forte dynamique en France », soutenue par une « meilleure performance commerciale dans tous les formats », précise le communiqué.
Pour Matthieu Malige, « le marché de la consommation en France, en particulier dans l’alimentaire, a été plus porteur que lors des trimestres précédents, particulièrement en juillet et août », septembre ayant été en revanche plus difficile.
Les avancées du plan sont notamment visibles dans le commerce en ligne alimentaire, qui progresse de plus de 30%. Dans son plan, le PDG Alexandre Bompard avait fixé à 5 milliards d’euros l’objectif de chiffre d’affaires du commerce en ligne alimentaire en 2022.
Pour ce faire, le groupe a réalisé des acquisitions (SoBio en France, Planeta Huerto dans la péninsule ibérique), lancé une campagne internationale en faveur de la qualité alimentaire (« Act for Food ») et déployé une technologie de traçabilité via une chaîne de blocs (ou « blockchain ») dans douze filières « Qualité Carrefour », à commencer par le poulet d’Auvergne.
Poursuite de la réduction des surfaces de ventes
« On a accéléré sur la refonte de nos assortiments, avec moins de marques nationales, plus de produits à marque Carrefour, plus de bio », a détaillé M. Malige. En France, 140 contrats ont par ailleurs été signés avec des agriculteurs partenaires pour accompagner leur conversion au bio, précise Carrefour.
Le groupe poursuit par ailleurs sa politique de réduction de ses surfaces de ventes, principalement dédiées aux produits non-alimentaires, notamment en France, mais aussi en Belgique et en Italie. Il se concentre sur le format le plus porteur actuellement dans le secteur de la distribution, la proximité, plus de 300 magasins de ce type ayant été ouverts dans le monde en neuf mois.
Ce trimestre a également été caractérisé par la sortie du périmètre du groupe, à fin juillet, de tous les magasins ex-Dia, ainsi que le transfert, en septembre, de cinq hypermarchés en location-gérance en France. Enfin, le plan de départs volontaires, portant sur 2.400 postes dans les sièges, s’est clôturé plus tôt que prévu. « Au cours des prochains trimestres, Carrefour poursuivra la mise en œuvre [de son] plan de transformation à un rythme soutenu », précise le communiqué.
Le groupe a par ailleurs confirmé l’ensemble de ses objectifs pour 2018, notamment celui d’une vente de 100 millions d’actifs immobiliers non stratégiques.
Interrogé sur le rapprochement avorté avec le groupe Casino fin septembre, M. Malige a souligné que « la priorité [était] la mise en place de [leur] plan stratégique qui progresse très fortement ». Néanmoins, a-t-il ajouté, « il est de notre devoir et de notre responsabilité de suivre les opportunités qui se présentent sur les différents marchés ».