Faute de gagner au Loto ou à l’EuroMillions, vous allez bientôt pouvoir acheter des actions de la FDJ
Le gouvernement vient de préciser le calendrier de la privatisation de la Française des Jeux. Si tout se passe bien sur les marchés, l’introduction en Bourse est prévue pour le mois de novembre. Les premiers éléments pour les investisseurs particuliers viennent d’être dévoilés.

Acheter des actions La Française des Jeux (FDJ) sera bientôt possible ! Annoncée depuis plusieurs mois et votée au printemps dernier dans le cadre de la Loi Pacte, la privatisation de l’opérateur de loterie est bel et bien engagée. Le gouvernement veut même aller assez vite dans ce dossier et prévoit une introduction en Bourse avant la fin de l’année. L’opération pourrait même avoir lieu dès le mois de novembre si les conditions sur les marchés financiers le permettent. Pour le moment, les modalités précises ne sont pas encore connues, mais plusieurs éléments ont été dévoilés par Bruno Le Maire, le week end passé lors de l’émission « le Grand Rendez-vous » sur Europe 1.
Une quote-part limitée
L’Etat, actionnaire à hauteur de 72% de la FDJ, qui séduit actuellement 25 millions de joueurs grâce à ses 90 jeux (loterie, grattage, paris sportifs…), a décidé d’en céder une grande partie pour ne conserver que 20% du capital. Mais, ce ne sera certainement pas les 80% restants qui seront accessibles aux investisseurs particuliers. La majorité du capital devrait être proposée à des institutionnels ou des groupes industriels. Les autres actionnaires historiques, comme L’Union des blessés de la face et de la tête (9,23%), la Fédération André-Maginot pour les anciens combattants (4%) et les salariés (5%), devraient conserver leurs parts et pourraient même les augmenter. Les Français seraient donc mis seulement pour petite partie à contribution. La quote-part leur étant réservée n’est toutefois pas encore connue.
Des conditions incitatives
Pour les inciter à souscrire à l’opération, les investisseurs particuliers pourraient bénéficier d’une décote sur le prix des actions et même en obtenir gratuitement sous condition de durée de détention, par exemple après 18 mois. Les salariés de la FDJ devraient quant à eux bénéficier d’une décote supplémentaire sur le prix des actions. Des formats assez classiques, dans la lignée de ce qui avait déjà été proposé lors des privatisations passées, comme EDF ou France Telecom. La FDJ, issu du lancement en 1933 de la Loterie nationale qui avait pour but de venir en aide aux blessés et orphelins de la Première Guerre Mondiale, vient aussi de lancer une campagne publicitaire pour rappeler ses origines.
Une introduction sans augmentation de capital
Pas sûr toutefois que cela suffise à convaincre les investisseurs individuels à souscrire à l’introduction en Bourse. « Les privatisations annoncées par le gouvernement, comme la FDJ ou ADP, sont une bonne occasion pour faire preuve de pédagogie et rappeler aux Français l’intérêt de la Bourse et du financement des entreprises, commente Charles-Henri d’Auvigny, président de la Fédération des Investisseurs individuels et des Clubs d’Investissement (F2iC). Mais dans le cas de la FDJ, l’introduction en Bourse n’est pas accompagnée d’un projet d’entreprise ni d’une augmentation de capital pour le mener à bien ! » Reste à savoir si le rendement et le prix de l’action FDJ sera réellement attractif pour combler cette lacune.