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La Bourse de New York plombée par les craintes sur l’impact du coronavirus

A la suite des bourses européennes, la Bourse de New York a plongé en raison des craintes sur la propagation du coronavirus et de son impact sur l’économie mondiale.

Wall Street, Lower Manhattan, New York City, USA

Alors qu’elle s’était montrée jusqu’alors insensible au coronavirus, la Bourse de New York a plongé lundi 24 février sur fond d’accélération du rythme de propagation du virus et d’inquiétudes sur les conséquences de l’épidémie sur l’économie mondiale.

A l’instar des bourses européennes, plus tôt dans la journée, le Dow Jones s’est replié de 3,56%, à 27.960,80 points. L’indice vedette de la place new-yorkaise a enregistré sa pire séance en plus de deux ans et s’affiche désormais en recul par rapport à son niveau du début de l’année.

Le Nasdaq, à forte coloration technologique, a lui reculé de 3,71%, à 9.221,28 points et le S&P 500, qui représente les 500 plus grandes entreprises de Wall Street, a abandonné 3,35%, à 3.225,89 points. Les deux indices n’avaient plus connu pareille dégringolade depuis octobre 2018.

Sur la place new-yorkaise, comme sur l’ensemble des marchés financiers mondiaux, un vent de panique a soufflé après l’augmentation du nombre de cas de contaminations liées au coronavirus dans des pays comme la Corée du Sud, l’Iran ou l’Italie.

« A chaque épidémie, le marché s’intéresse à sa durée et à sa direction », souligne Quincy Krosby de Prudential. « Ce qui a retenu l’attention du marché depuis le week-end, c’est que le virus se propage, qu’il migre », poursuit-elle.

L’interrogation porte sur l’effet du virus sur les bénéfices des entreprises

Dans ce contexte, les courtiers ont cherché à éviter le risque que représentent les actions, pour se rediriger vers des actifs réputés plus sûrs comme les obligations ou l’or, qui a atteint son plus haut niveau depuis 2013, à 1.658,66 dollars l’once.

« La question qui se pose désormais c’est de savoir quel sera l’effet de l’épidémie sur la croissance mondiale si cela continue et quel sera l’effet sur les bénéfices des entreprises », explique Mme Krosby. « Au bout du compte, on en revient toujours au bénéfice des entreprises », précise-t-elle.

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Directement concernées par les conséquences de l’épidémie, qui menace les vols internationaux, les grandes compagnies aériennes américaines (Delta, American Airlines, …) ont peiné:

Apple, qui fabrique et écoule une grande partie de ses iPhones en Chine, a vu son titre perdre 4,8%. Le secteur des semi-conducteurs a également été particulièrement touché, comme le secteur de l’énergie, et les valeurs technologiques, dont les géants Facebook (- 4,5%) et Microsoft (- 4,3%).

Interrogé sur la chaîne d’informations financières CNBC, le milliardaire américain Warren Buffett n’a toutefois pas manifesté trop d’inquiétude sur l’impact à long terme du coronavirus.

« Nous achetons des entreprises pour 20 ou 30 ans. Nous les achetons intégralement ou en partie… et nous estimons que les perspectives à 20 ou 30 ans ne seront pas modifiées par le coronavirus », a affirmé le patron de la holding Berkshire Hathaway.

L’économiste de la Maison Blanche, Tomas Philipson, a, de son côté, souligné que « les perturbations causées par l’épidémie du coronavirus en Chine auront un effet sur l’économie américaine mais l’ampleur de cet impact reste incertain ».