Le fonds souverain norvégien affiche son sang-froid face à la tempête boursière
Fort de sa performance historique enregistrée l’an dernier, et de son expérience des marchés, le fonds souverain norvégien observe avec calme les turbulences boursières actuelles.
En plein effondrement des marchés dû aux craintes de propagation de l’épidémie du nouveau coronavirus, le fonds souverain de Norvège (Government Pension Fund Global), le plus important au monde, a affiché son sang-froid lors de la publication de ses résultats annuels, disant ne pas chercher à acheter ou vendre.
« Nous sommes un fonds avec un horizon de 30 ans qui prend les choses avec calme en période de troubles », a dit Yngve Slyngstad, le directeur général en partance du fonds qui détenait 10.088 milliards de couronnes d’actifs sous gestion (soit 1.075 milliards de dollars) à la fin de 2019 après une année « historique ».
« Nous suivons évidemment les mouvements de marchés et ils sont considérables ces jours-ci mais c’est une situation qui est difficile à analyser et donc pas une situation typique où l’on agit, où l’on achète, où l’on vend », a-t-il précisé.
Le fonds norvégien est un des plus gros investisseurs de la planète avec des participations dans plus de 9.200 entreprises, soit l’équivalent de 1,4% de la capitalisation mondiale.
La propagation du nouveau coronavirus dans de nombreux pays agite le spectre d’une pandémie qui pourrait freiner la croissance de l’économie mondiale, ce qui a fait chuter les Bourses cette semaine.
« Nous n’y voyons pas une opportunité d’aller contre le marché. La situation pourrait être grave, nous ne le savons pas », a souligné M. Slyngstad.
Un rendement de près de 20% l’an dernier
Censé faire fructifier les recettes pétrolières de l’Etat norvégien sur le long terme, le fonds a volontiers dans le passé agi de manière contra-cyclique, profitant des accidents boursiers pour acheter des titres.
L’an dernier, il a dégagé des « résultats historiques » avec un rendement de 19,9% (sa deuxième meilleure performance depuis sa création), soit un gain de 1.692 milliards de couronnes (165 milliards d’euros), son plus élevé jamais enregistré.
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Sa valeur a doublé en six ans pour dépasser pour la première fois le cap symbolique des 10.000 milliards de couronnes.
Sa performance s’explique par l’envol des marchés boursiers l’an dernier. Les placements en actions, qui représentaient 70,8% du portefeuille, ont gagné 26%, tirés en particulier par les titres nord-américains et les valeurs technologiques. Le fonds est de plus en plus axé sur le secteur technologique. Ses cinq plus grosses participations sont Apple, Microsoft, Alphabet (maison-mère de Google), Nestlé et Amazon.
Les placements obligataires (26,5% des actifs) ont gagné 7,6% tandis que les investissements dans l’immobilier (2,7%) ont affiché un rendement de 6,8%.