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La Bourse de Paris s’enfonce dans le rouge

L’indice CAC40 se repliait encore fortement aujourd’hui à l’ouverture portant son repli sur la semaine à plus de 11%. Les marchés s’inquiètent de la propagation du coronavirus et de son impact sur l’économie mondiale.

La Bourse de Paris a continué d’accuser le coup (- 3,14%) à l’ouverture aujourd’hui, enfonçant le plancher des 5.300 points, un niveau plus atteint depuis la fin du mois d’août 2019, dans un marché affolé par les conséquences économiques de l’épidémie de coronavirus.

La veille, il s’était déjà replié de 3,32%.

Depuis vendredi dernier, l’indice phare de la Bourse de Paris a chuté de plus de 11%.

« Ce vendredi est la dernière séance de la semaine et du mois. Nous avions déjà écrit vendredi dernier que le weekend serait à hauts risques : l’avertissement est similaire aujourd’hui. Les contaminations vont-elles encore accélérer dans les jours à venir hors de Chine ? », s’interroge, dans une note, Tangi Le Liboux, un stratégiste du courtier Aurel BGC.

« Pour éviter la propagation, il n’y a pas d’autre solution que de confiner, réduire les déplacements et donc mettre à l’arrêt l’activité économique », a-t-il ajouté. Ainsi, « le coronavirus n’est peut-être pas très mortel en absolu, mais c’est une menace considérable pour l’économie mondiale », selon lui.

Aussi, « la chute des actions s’est-elle accélérée hier, les marchés européens ayant connu leur pire séance de la semaine » avec des pertes au-delà de 3%, et de plus de 4% pour Wall Street, « alors que de plus en plus de pays ont signalé de nouveaux cas de coronavirus », a relevé Michael Hewson, un analyste de CMC Markets.

Une propagation du virus qui s’accélère

Si la Chine était jusqu’à peu l’unique foyer mondial de coronavirus, le risque s’est démultiplié avec l’émergence de nouveaux pays-sources comme la Corée du Sud, l’Iran et l’Italie. Un premier cas a en outre été signalé aux Pays-Bas, au Nigeria et en Nouvelle-Zélande.

« Nous sommes à un moment décisif », a assuré le patron de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, soulignant qu’au cours des deux derniers jours, le nombre quotidien de nouvelles personnes contaminées dans le monde avait été supérieur à celui enregistré en Chine, où le virus est apparu en décembre.

Du côté des indicateurs, la croissance française a été légèrement revue à la hausse à 1,3% pour 2019, mais la consommation des ménages a chuté de 1,1% au mois de janvier, principalement du fait de la forte baisse des ventes d’automobiles neuves liée au renforcement du malus écologique au 1er janvier.

Dans l’Hexagone toujours, les prix à la consommation ont quant à eux augmenté de 1,4% en février, légèrement moins qu’en janvier (1,5%).

Tous les titres sont dans le rouge

Côté valeurs, l’intégralité du CAC 40 et du SBF 120 voyaient rouge.

Lagardère plongeait de 7,20% à 16,10 euros, plombé par une perte nette de 15 millions d’euros lors de son exercice 2019.

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Le secteur aérien accusait également le coup, à l’instar d’ADP (- 5,94%) et d’Air France-KLM (- 4,55%). Les matières premières faisaient également partie des grandes perdantes, à l’image de Vallourec, ArcelorMittal ou encore CGG.

A l’inverse, Saint-Gobain s’en tirait relativement mieux (- 1,62%), le groupe ayant publié des résultats 2019 en hausse, avec une croissance des ventes et des bénéfices, soutenus par une amélioration de la rentabilité, dans un contexte économique moins porteur.

Les valeurs défensives ou semi-défensives telles que celles liées aux biens de consommation (Danone, L’Oréal) ou au luxe (LVMH) résistaient également mieux.