Le gouverneur de la Banque de France prône de ne pas « surréagir » face aux turbulences boursières
François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France, estime qu’il n’y a pas besoin en l’état de mesures de politique monétaire pour faire face aux effets sur l’économie du coronavirus.

Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau a estimé qu’il était important de « ne pas surréagir » à la chute des marchés boursiers, inquiets des conséquences du coronavirus, alors que certains appellent les banques centrales à agir pour soutenir l’économie.
« Nous devons avoir les yeux grands ouverts sur ce qui se passe (…) mais nous devons en même temps garder la tête froide », a affirmé M. Villeroy de Galhau sur BFM Business, ajoutant qu’il était important « de ne pas surréagir par rapport à une volatilité financière ».
Selon lui, le coronavirus entraîne surtout une inquiétude et des difficultés sur l’activité des entreprises, ce qui se prête plus à « des mesures ciblées » des gouvernements pour les soutenir qu’à des mesures de politique monétaire de la part des banques centrales.
Jugeant la politique monétaire « déjà très accommodante », il a notamment estimé que l’abondance de liquidités à moindre coût pourrait permettre aux banques de soutenir les entreprises.
Une crise boursière différente de celle de 2008
« S’il fallait faire davantage et que nous avions la conviction que c’est efficace, nous pourrions le faire mais nous n’en sommes pas encore là », a-t-il toutefois ajouté. Il a aussi estimé que la chute des marchés la semaine dernière était « très différente » de celle ayant entrainé la crise financière et économique de 2008.
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« En 2008, il y avait un phénomène de perte de confiance dans certains acteurs financiers, c’était Lehman Brothers, et dans certains actifs, c’était les subprimes », qui a donné à son tour « une crise bancaire qui a entrainé une crise économique », a-t-il rappelé.
« Aujourd’hui, on a une situation très différente: on a une épidémie qui se répand (…). Cette épidémie donne des craintes économiques (…), et tout va dépendre de la durée du phénomène et de sa géographie. Et cette crainte économique entraîne une correction boursière » », a-t-il expliqué.