Les prix du pétrole restent sous pression en dépit de l’accord de l’Opep
La réduction de la production de pétrole décidée par l’Opep et les pays partenaires n’a pas eu d’effet sur les prix. Elle reste très insuffisante au regard de la chute de la demande liée à la crise sanitaire.

L’accord de réduction de la production de pétrole conclu par l’Opep dimanche soir et présenté comme « historique » n’a pas eu l’effet escompté sur les prix.
Les cours du baril de Brent comme du WTI restent inférieurs à ceux qui prévalaient avant la réunion, autour de la barre des 30 dollars pour la référence de la Mer du Nord, et de 21 dollars pour la référence américaine.
L’Opep, avec à sa tête l’Arabie saoudite, et ses principaux partenaires, dont la Russie, se sont pourtant mis d’accord sur une réduction de leur production de 9,7 millions de barils par jour en mai et en juin.
Une réduction qui peut paraître importante, mais qui laisse sceptique les observateurs, et qui est loin d’être suffisante au regard de l’impact sur la demande de pétrole de la crise sanitaire.
Une baisse de la production encore insuffisante
En raison des mesures de restrictions de déplacement des personnes et des marchandises prises un peu partout dans le monde, la consommation est en chute libre. Certains analystes tablent sur une baisse de près de 30 millions de barils par jour au mois d’avril, et de plus de 20 millions en mai.
De quoi rendre de facto les coupes de l’Opep insuffisantes pour équilibrer le marché dans son ensemble.
D’autant que rien n’assure que chacun des membres du Cartel respectera les quotas qui lui sont attribués. Une éternelle rengaine en ce qui concerne l’Opep.
Selon Eugen Weinberg, de Commerzbank, rapporté par l’AFP, l’Opep « manque de mécanismes de contrôle et de sanctions » pour faire respecter ses décisions.
Dans ce contexte, il y a de fortes chances que le marché du pétrole reste excédentaire et sous pression encore quelques mois. Une réduction supplémentaire des pays producteurs au vu de leurs différends est peu probable, et il faudra de surcroît du temps pour résorber les immenses stocks qui s’accumulent.