Chantier « grand âge »: des scénarios chiffrés en avril
La CNSA, chargée de financer les aides en faveur des personnes âgées en perte d'autonomie et des personnes handicapées est favorable à une véritable Loi d'orientation sur l'autonomie et le grand âge, plus ambitieuse qu'une simple loi.

La Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA), qui recueille notamment les fonds de la « journée de solidarité », livrera le 18 avril des « scénarios chiffrés » pour le chantier « grand âge », a indiqué mercredi sa présidente Marie-Anne Montchamp.
Sans donner de montant précis, Mme Montchamp a assuré que « c’est atteignable ». « Nos équilibres économiques et sociaux peuvent supporter cet investissement », a-t-elle indiqué lors d’un point presse.
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Le chantier « grand âge », lancé à l’automne 2018 par Emmanuel Macron, a débuté le 1er octobre dernier avec une consultation pilotée par le haut fonctionnaire Dominique Libault, dont le rapport est attendu « en mars », selon Mme Montchamp.
La CNSA, mise en place en 2005, est chargée de financer les aides en faveur des personnes âgées en perte d’autonomie et des personnes handicapées avec un budget de 26,2 milliards d’euros issu de fonds de l’Assurance maladie, de taxes sur le tabac, de la journée de solidarité instituée après la canicule de 2003… Son conseil de 75 membres (État, Sécurité sociale, syndicats, patronat, professionnels, associations…) est favorable à une véritable Loi d’orientation sur l’autonomie et le grand âge, plus ambitieuse qu’une simple loi.
Mettre au même plan logement et présence auprès de la personne âgée
Il préconise de relever le défi démographique auquel la France est confronté avec quatre grands axes, qui mettent au même plan le logement et la présence auprès de la personne âgée et « les deux axes traditionnellement pris en compte que sont le soin et l’accompagnement médicosocial ou care », a relevé Mme Montchamp. Ainsi, « si vous n’êtes pas capable de financer une garde de nuit, vous ne pouvez pas faire en sorte que la personne reste chez elle », a-t-elle donné en exemple.
La France comptera à l’horizon 2050 3,8 millions de personnes âgées de plus de 85 ans, contre 1,2 millions aujourd’hui. Les Français souhaitent massivement rester chez eux, a rappelé Mme Montchamp.
Le placement en Ehpad est le plus souvent subi, et décidé en urgence après une hospitalisation. « Il faut anticiper », a-t-elle souligné.
La CNSA met en avant une « approche domiciliaire »: le « chez-soi ». La personne âgée doit conserver toute sa citoyenneté quel que soit le lieu où elle vieillit: domicile (avec les aides afférentes), institution privée ou publique, location en résidence etc.
Concernant le coût du grand âge, Mme Montchamp fait la distinction entre le risque, qui relève de la solidarité (exemple: Alzheimer) et le choix, qui doit être « aidé en partie seulement ».
« Nous ne pouvons pas considérer que l’ensemble du financement relève de la solidarité nationale », estime-t-elle. Les travaux de la CNSA portent notamment sur cette délicate ligne de partage.