Limitation à 80km/h : les départements vont pouvoir passer à la vitesse supérieure
Le Premier ministre a ouvert à la voie à un assouplissement de la limitation de vitesse, décidée l’été dernier.

Edouard Philippe lâche du lest. Invité dans la matinale de France Info, ce jeudi 16 mai, le Premier ministre a déclaré qu’il ne voyait aucun inconvénient à ce que les présidents des conseils départementaux décident de déroger aux 80km/h.
La responsabilité des départements
« Les sénateurs, au moment de l’examen de la loi d’orientation sur les mobilités ont fait une proposition consistant à dire que localement, les préfets et les présidents des conseils départementaux pourraient s’affranchir de cette limite de 80 km/h et fixer une limite supérieure. […] Si les présidents des conseils départementaux souhaitent prendre leurs responsabilités, je n’y vois aucun inconvénient », a-t-il déclaré, à condition que cette décision départementale soit « assorti(e) de mesures qui permettent de garantir le plus haut niveau de sécurité routière possible ».
Mis en place en juillet 2018, l’abaissement de la vitesse de 90km/h à 80km/h sur les 400 000 kilomètres de routes secondaires n’est pas très bien passé dans l’opinion. Pour autant, Edouard Philippe assume.
Le Premier ministre n’a pas de regrets
« C’est une politique publique décidée par l’Etat qui a produit des effets. En 2018, nous avons eu, […] pas seulement mais à cause de cette mesure, la meilleure année en termes de sécurité routière ». Il y a eu 189 morts en moins par rapport à 2017. « En général, quand je prends une décision, je l’assume », a-t-il martelé, en soulignant qu’il n’a aucun regret. « Diminuer le nombre de morts, diminuer le nombre de blessés sur les routes, c’est une bonne chose », précise Edouard Philippe.
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Le projet de loi d’orientation sur les mobilités est actuellement examiné par l’Assemblée nationale. L’association 40 millions d’automobilistes a salué le « recul » du Premier ministre et « une victoire pour nous et la sécurité des routes ». « Nous allons payer le prix du sang de la pseudo responsabilité des élus qui préfèrent leur mandat à la sécurité des citoyens », pense Chantal Perrichon, présidente de la Ligue contre la violence routière.