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Les faux billets de banque prospèrent en France: ce qu’il faut savoir pour les détecter

Des billets de 20 et 50 euros qui ressemblement énormément aux billets légaux. Sauf que ce sont des faux destinés au cinéma. Près de 42% de la "movie money" qui circule en Europe se trouverait en France.

Crédit: iStock.

Des imitations grossières, de mauvaise qualité, mais qui réussissent à tromper consommateurs et commerçants : les billets de banque destinés au cinéma se répandent en France, alors qu’ils sont facilement trouvables sur Internet.

A tel point que le phénomène inquiète la police. « C’est apparu en Europe vers avril. Ca a commencé par quelques exemplaires, maintenant on en a plusieurs milliers », a expliqué vendredi à l’AFP le commandant divisionnaire Alain Bateau, adjoint au chef de l’Office central pour la répression du faux-monnayage (OCRFM).

La France est le premier pays de la zone euro touché par ce phénomène, avec 42% de la « movie money » qui circule en Europe, selon l’officier de police.

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Moins de 10 euros les 100 exemplaires

« Ecoulés essentiellement dans les petits commerces ou les fast-foods », ces nouveaux billets s’achètent en ligne « sur des sites chinois comme Aliexpress » pour un prix dérisoire, « moins de 10 euros les 100 exemplaires », et sont « destinés à servir d’accessoires au cinéma », a précisé le commandant.

Dans le coin supérieur gauche du billet, sous le drapeau de l’Union européenne, on peut ainsi lire la mention « Movie money », à la place de la signature du patron de la Banque centrale européenne Mario Draghi. Dans une marge, figure aussi la phrase: « This is not legal. It’s to be used for motion props » (« Ce billet n’a pas cours légal. Son utilisation est réservée au cinéma »). 

Les coupures, essentiellement bleues et orange des billets de 20 et 50 euros, présentent également une bande holographique et des filigranes de piètre qualité, selon M. Bateau: « avec un minimum d’attention, on s’aperçoit rapidement qu’il s’agit de billets grossièrement imités ».

Si le faux-monnayage classique touche d’abord l’Île-de-France et la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, ce nouveau phénomène concerne tout l’Hexagone, affirme le policier.

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Jusqu’à 15 000 euros d’amende et un an de prison

Au moins « une centaine d’enquêtes » ont été ouvertes et des personnes ont été interpellées à la suite de colis interceptés par les douanes.

Les mentions « accessoires » qui figurent sur ces billets permettent à leurs fabricants d’échapper aux 30 ans de réclusion criminelle et aux 450 000 euros d’amende encourus en France par les faux-monnayeurs classiques.

Ils ne risquent qu’une peine d’un an de prison et de 15 000 euros car les coupures « font la même taille que les vrais euros », explique M. Bateau.

Historiquement, la France est le pays de la zone euro le plus touché par le faux monnayage classique, avec « 30 à 40% » des faux billets qui circulent en Europe, issus en très large majorité d’Italie, premier producteur européen de fausse monnaie.