Habitat indigne: le ministre du Logement lance une plateforme téléphonique pour lutter contre les marchands de sommeil

Un nouveau numéro à retenir : 0 806 706 806. En interview sur BFMTV ce lundi 16 septembre, le ministre du Logement Julien Denormandie a annoncé la création d’une plateforme d’accompagnement des victimes des marchands de sommeil et des personnes qui vivent dans un logement insalubre. « Dès que vous vous sentez sous l’emprise de ces malfrats, de ces escrocs, de ces marchands de sommeil, vous appelez ce numéro de téléphone et derrière vous avez quelqu’un qui vous accompagne », explique Julien Denormandie.
Au bout du fil, un professionnel pourra prendre en charge la situation et envoyer les services de la mairie ou de l’ARS (agence régionale de santé), qui a le pouvoir de police du logement, détaille le ministre. Par ailleurs, Julien Denormandie en a profité pour rappeler que les sanctions ont été renforcées contre les marchands de sommeil.
A LIRE >>> Permis de louer : de plus en plus de communes contrôlent les logements mis en location
Des sanctions plus lourdes
Avec la loi Elan (Evolution du logement et aménagement numérique), votée en novembre 2018, les marchands de sommeil sont considérés comme les trafiquants de drogue : louer un logement indigne est considéré comme un délit. Ils risquent trois ans d’emprisonnement et 100 000 euros d’amende dans le cas d’une perception indue de loyer et jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et 150 000 euros d’amende pour hébergement incompatible avec la dignité humaine. De plus, ils peuvent voir leurs biens réquisitionnés et subir une interdiction d’acheter un logement pendant 10 ans.
Selon le rapport de la fondation Abbé-Pierre, publié en décembre 2018 et relayé par Le Figaro, près de 450 000 logements indignes, c’est-à-dire « impropres par nature à l’habitation », ont été recensés, dont 157 000 en Île-de-France et 60 000 rien qu’à Paris. C’est dans le département de la Seine-Saint-Denis que l’on retrouve la plus forte proportion de logements insalubres : 7,5% des résidences principales. Puis viennent Paris (6,5% des résidences principales), et le Val-de-Marne et le Val-d’Oise (3,6% chacun).