Numérique: une application propose aux jeunes quelques euros en échange de leurs données
L'application Tadata collecte les données personnelles des jeunes et les rémunère. L'association Internet Society France a alerté la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil).

« Reprends le contrôle de tes données perso et gagne de l’argent avec ! », conseille la nouvelle application Tadata. L’idée est simple : échanger ses données personnelles contre de l’argent. La plateforme est disponible depuis la fin janvier et vise les jeunes, selon Le Figaro. « Tous les jours, les acteurs d’internet utilisent tes données personnelles à ton insu et se font de l’argent sur ton dos », dénonce Tadata.
« Toucher un peu de ce qui te revient de droit »
La promesse est de recevoir de l’argent après une inscription de cinq minutes, entre 3 et 30 euros par mois « en fonction du type et du nombre d’annonceurs que tu auras intéressés », indique le site. La rémunération se fait par virement ou chèques cadeaux valables dans des centaines d’enseignes. « La réelle plus-value de Tadata est surtout de te permettre de toucher un peu de ce qui te revient de droit », explique le site. Les utilisateurs répondent à des questionnaires autour de thèmes qui les intéressent.
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Si Tadata défend une véritable avancée guidée par « l’équité », « la transparence » et « la sécurité », l’association Internet Society s’inquiète de cette offre et a déjà alerté la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil). Sur Twitter, l’association de défense des internautes exprime plusieurs inquiétudes parmi lesquelles le manque de contrat de cession des droits d’exploitation des données, l’absence de clarté de la politique de confidentialité et une « approche simpliste et opaque du gain d’argent facile et rapide ».
Peut-on vendre ses données personnelles?
« S’agissant de données personnelles qui procèdent d’un droit fondamental, nous considérons qu’elles ne peuvent faire l’objet d’une telle vente », écrit ainsi Internet Society. À l’inverse, les créateurs de Tadata plaident pour la patrimonialité des données, la possibilité d’en disposer et de les vendre selon le bon vouloir de chacun.