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L’épidémie de coronavirus pèsera lourd sur l’activité économique de la France

L’Insee confirme ses prévisions pessimistes. La perte d’activité est évaluée à plus d’un tiers du PIB.

Crédits: iStock.

L’Institut national de la statistique et des études économiques a publié son point de conjoncture le 9 avril : la perte d’activité représente plus d’un tiers du PIB soit 36% en pleine crise liée au coronavirus.

Les branches marchandes sont particulièrement impactées, rapporte l’Insee : la perte d’activité est de 42%, avec certains services complètement à l’arrêt (hébergement et restauration) ainsi que certaines branches industrielles. En revanche, les industries agroalimentaires fonctionnent quasi normalement. L’Insee prévoit une chute encore plus lourde du climat des affaires dans ses enquêtes à paraître à la fin du mois d’avril.

La consommation des ménages baisse dans sa globalité

La consommation des ménages est elle aussi en baisse : – 35%. Les foyers confinés dépensent logiquement moins, même si les achats d’anticipation ont été massifs. Les dépenses alimentaires du lundi 16 mars ont plus que triplé, souligne l’institut, par rapport au même lundi correspondant de 2019. Depuis, la consommation des ménages s’est stabilisée en fort recul par rapport à la normale. Cependant, les Français achètent encore à distance : la baisse est de 20% contre -60% pour les ventes « physiques ».

Dans les détails, les achats de carburant et de vêtements, ou encore les ventes de véhicules, ont brutalement chuté. Idem pour l’hébergement, le loisir et la restauration, laissés de côté puisque les restaurants et les hôtels sont fermés pour la plupart. La branche construction souffre particulièrement du confinement : -90%.

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Hausse de consommation dans la télécommunication et les produits agroalimentaires

En revanche, les foyers français dépensent plus d’argent dans la télécommunication et l’énergie, toujours selon la note de conjoncture de l’Insee, qui note que ces dépenses sont en hausse de 10%, comme dans les produits agroalimentaires.  

Les prévisions des statisticiens nationaux restent pessimistes quant à une sortie de crise rapide après la fin du confinement. « La réouverture des commerces fermés et la reprise des habitudes de consommation ne seront pas instantanées » note l’institut. « Plus la période de confinement se sera prolongée, plus les chaînes de valeur dans certaines filières mettront du temps à se réorganiser, plus les activités dans certains services aux entreprises seront durablement pénalisés » conclut l’Insee. L’onde de choc sera « bien plus importante » que celle de la crise de 2008.