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L’État ne prendra plus en charge que 60% du brut concernant le chômage partiel

A partir du 1er juin, l’État prendra en charge 60% du salaire brut des employés en chômage partiel, et non plus 70%.

Rrassemblement de la CGT contre la rÃ’forme de l assurance chomage devant l Unedic a Paris. Paris, FRANCE – 26/06/2019//LOISONVINCENT_manif53/1906261203/Credit:Vincent Loison/SIPA/1906261204

Les conditions de prise en charge de l’indemnité versée aux salariés placés en chômage partiel changent le 1er juin. L’État et l’Unédic, qui remboursent depuis la mi-mars 70% de la rémunération brute, ne rembourseront plus que 60% du brut, selon le ministère du Travail lundi 25 mai. Cela ne change rien pour les salariés concernés.

Dans les détails, l’État et l’Unédic remboursent 100% de cette indemnité : 70% du brut, 84% du net sans jamais descendre au-dessous du Smic. L’employeur devra supporter un reste à charge d’un peu moins de 15%. Le plafond des rémunérations couvertes reste à 4,5 fois le Smic. Les entreprises qui sont toujours fermées pour des mesures sanitaires ne sont pas concernées.

8,6 millions de salariés en chômage partiel en avril

Ainsi, le gouvernement répond à la demande des entreprises de sortir en douceur de l’activité partielle, utilisée massivement en France pour éviter les licenciements. Le ministère du Travail établissait en avril le nombre de salariés couverts par le dispositif à 8,6 millions. Cela concerne un tiers des salariés du privé. Si toutes les heures de chômage partiel demandées sont consommées, la puissance publique est évaluée à 24 milliards d’euros. Tout l’enjeu du gouvernement est de favoriser la reprise du travail progressivement, analyse Les Échos. Un projet de loi est en cours d’examen au Parlement, pour l’adoption de diverses dispositions liées à la crise sanitaire, et la mesure sera ensuite mise en œuvre par décret.

Réactions mitigées de la part des entreprises

La confédération des entreprises de proximité (artisans, commerçants et professions libérales), l’U2P, se félicite de cette décision, à condition que le coup de rabot « ne bouge pas dans quelques mois » déclare son président Alain Griset. « On fera avec, mais tout dépendra des autres mesures de soutien, comme celle portant sur le fonds de solidarité ou les exonérations de charges », explique-t-il au quotidien économique. Le gouvernement n’a pas encore fixé de date limite au passage à 60%.

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Du côté des syndicats patronaux, le Medef dit prendre acte de la décision et espère que le gouvernement exonère aussi de cette baisse les secteurs d’activité connexes à ceux qui restent fermés, comme les fournisseurs. La CPME réagit mois bien : « C’est plus rude que ce que nous attendions, mais de toute façon le signal était donné depuis plusieurs jours », déclare François Asselin, son président. « Les entreprises qui n’ont pas d’activité suffisante et de visibilité quant au retour à l’emploi de leurs salariés actuellement au chômage partiel n’auront d’autres choix que d’enclencher les licenciements économiques », prédit-il.